Les pensées sauvages

DURIN-VALOIS Marc

Antonin, dix-neuf ans, ne supporte pas son deuxième échec à Normale Sup. Il quitte Paris avec, pour tout bagage, l’argent de la vente de l’appartement qu’il habitait, une bonne dose d’héroïne, des cartons de livres et un piano neuf. Il s’installe dans la maison de sa grand-mère, décédée avant sa naissance, dans un village du Midi toulousain. Les villageois n’apprécient guère la présence de ce déjanté. Plusieurs femmes s’y brûlent les ailes. La relation qu’Antonin entretient avec Hugo est ambiguë.

 

Marc Durin-Valois, journaliste et écrivain, aborde, avec ce sixième roman, le mal-être de la jeunesse et les dérives qui l’accompagnent (drogue, sexualité), l’ambivalence des relations humaines dans un village. Son style est incisif. Ses dénonciations s’avèrent virulentes (à l’instar de Noir Prophète, NB octobre 2004). Le réalisme poussé à son paroxysme interroge sur les valeurs de la jeunesse contemporaine. Les analyses psychologiques sont fines. L’atmosphère et le ton du récit sont lourds comme le soleil qui écrase les habitants. Aucun des protagonistes ne sort indemne de cet été de tous les excès, tout comme le lecteur assommé par tant de déséquilibre.