Docteur Pasavento.

VILA-MATAS Enrique

Parti pour Séville débattre des rapports de la réalité et de la fiction avec un de ses pairs, le docteur Pasavento, écrivain à la très incertaine identité, se trouve embarqué dans un périple sans fin. Tantôt réels, tantôt imaginaires, ses déplacements de l’Espagne à Paris, de la Suisse, via Naples, à une Patagonie rêvée et un hôtel au bord de l’abîme, figurent les stations de ses avatars et de ses progressives disparitions. À l’instar de Robert Walser, l’auteur suisse relégué dans un asile psychiatrique, icône incontestée de l’effacement programmé, il se retire du monde et renonce à l’écriture… Composé de digressions récurrentes : « une stratégie parfaite pour annuler la conclusion et multiplier le temps au sein de l’oeuvre », le texte est une plongée dans une partie de colin-maillard où disparition du sujet, hasard et réel se courent après…  Avec un bel appétit, l’auteur brasse tous les genres littéraires : roman, critique, essai, auto-fiction (cf. Loin de Veracruz, NB juillet 2000). C’est long, parfois drôle, toujours savant et original.