Des Princes et des Dieux. Hutus et Tutsis : un destin commun

En 1960, au Rwanda et au Burundi, à la veille de l’indépendance les Hutus sont majoritaires dans une société par ailleurs très cosmopolite. Oswald, un jeune Américain, travaille à la mission protestante comme infirmier. De riches commerçants, Tobias Antoniadès, son épouse Damiana, insatiable séductrice, et Dimitri Spiros, patron du cinéma, illustrent la communauté grecque. Clan, race, religion, culture élèvent des barrières et le prince héritier Ruego, Tutsi catholique amoureux de Dalila, ismaélienne asiatique, ne pourra l’épouser. Les Noirs cherchent à impliquer les Blancs dans leurs rivalités ethniques et leurs ambitions politiques. L’auteur belge né au Zaïre (Léodine l’Africaine, NB décembre 2011) fait évoluer une dizaine de personnages sur fond de puissance coloniale en déclin. Le choix de faire cohabiter personnages historiques et fiction n’est pas sans créer une certaine confusion dans un ouvrage par ailleurs documenté. Idéologies et antagonismes claniques, seulement esquissés, sont dominés par les passions assez ordinaires de la chair et du gain. La plume précise, cadrée, presque photographique s’envole parfois dans un lyrisme un peu sophistiqué, mais la lecture est facile. Malheureusement la coexistence entre histoire et roman patine et plonge le lecteur dans une certaine perplexité. (J.D. et C.R.P.)