Rouge impératrice

MIANO Léonora

XXIIe siècle : Ilunga, président d’une Afrique récemment unifiée, tombe amoureux de Boya, femme albinos flamboyante. Séparé de son épouse, il l’installe dans son palais. Mais la belle est une féministe de caractère, professeure d’université dont le sujet de recherches est la communauté française réfugiée sur le continent africain, après avoir fui l’Europe sinistrée par l’afflux de migrants.  L’auteure camerounaise, prix Femina en 2013, fait encore de l’Afrique et de ses liens avec le monde occidental (Héritage (Crépuscule du tourment ; 2), HdN mai 2017) le sujet central de son livre. Elle imagine avec précision l’inversion des flux migratoires, scénario hardi qui invite à une réflexion stimulante sur la question identitaire. De cette Afrique utopique qui vient de faire son unification, elle donne une vision harmonieuse, mais fragile, à la recherche de ses racines profondes. La même approche se retrouve dans les beaux portraits des deux héros, dans leur foi en un pays juste, mais dont l’entourage critique le manque de fermeté. Une écriture charnelle prend rapidement le lecteur dans les rets de ce livre original et puissant, tout à la fois roman d’amour, fable politique et ouvrage d’anticipation. (L.K. et L.D.)