Dans les angles morts

Une petite ville de l’Etat de New York. Catherine est assassinée à coups de hache, George reste seul avec leur petite fille âgée de trois ans. Le meurtre n’est pas élucidé. Ils avaient acheté une maison abandonnée depuis le drame vécu par les précédents propriétaires, parents de trois jeunes garçons. Puis, retour sur la vie de Catherine hantée par le spectre des trépassés, celle de George, un individu psychopathe et sur l’existence courageuse des orphelins dans le sillage parfois maléfique de ceux qui occupent maintenant le lieu de leur enfance.  Dans le huis clos d’une petite société provinciale, les rumeurs, les sous-entendus et les secrets empoisonnent une atmosphère que l’ombre de la mort enveloppe d’un voile, où même le bruit du vent est devenu bizarre. Un suspense flotte et diffuse l’inquiétude. Cependant, grâce à la clarté de son écriture, proche d’une certaine froideur parfois, et une construction rigoureuse, parfaitement maîtrisée, Elizabeth Brundage mène son récit avec précision. Elle joue avec une aisance parfaite d’allers et retours, d’histoires qui s’entrecroisent avec leur lot de culpabilité et de faux semblants. Ce très bon roman, qui mêle la dure et triste réalité de la vie quotidienne à une belle étude psychologique, est bien mené et attachant. (V.M. et B.D.)