Red Grass River

De 1911 à 1924, dans le décor magique des funestes Everglades, gigantesque marécage au sud de la Floride, vit et prospère la famille Ashley ; non de pêche et de chasse, mais de la fabrication et du trafic de l’alcool avec les Indiens. Bien cachés, il y a là un patriarche et toute une couvée de gaillards excités, à la gâchette facile, entourés de filles sexy. La prohibition donne à leur activité un essor rapide ; ils y ajoutent des braquages de banques, la lutte contre les bootleggers du nord et diverses vengeances impitoyables, notamment contre leur ennemi juré, Bobby Baker, fils de shérif et shérif lui-même. Qui va l’emporter ? Cette saga haute en couleur, construite en une progression tragique vers plus de vengeance et de sang versé, met en scène avec pittoresque une violence quotidienne, quasi spontanée, qui s’épanouit dans une structure laxiste de la société : police et justice sont accommodantes… et les hors-la-loi ont une sorte d’aura sulfureuse et fascinante. Mises à sac de banques, meurtres divers sont décrits avec une minutieuse et sombre allégresse, comme dans L’homme aux pistolets (NB avril 2001). L’auteur, à partir de personnages réels, reconstitue ainsi une épopée des frontières.