Celle qui venait des plaines

BOUSQUET Charlotte

Au cours du lĂ©gendaire spectacle de Buffalo Bill, Frank Allen, le dernier des Steele Men, est venu venger Seth Barrett, tuĂ© des annĂ©es auparavant par Winona Winter, la VipĂšre de l’Oklahoma, une Indienne mĂ©tisse mĂȘlĂ©e aux soubresauts de la conquĂȘte de l’Ouest. Des annĂ©es plus tard, en 1921, Virgil, le fils de Seth Barrett animĂ© du mĂȘme dĂ©sir de vengeance, la rejoint, sans se faire reconnaĂźtre, dans son refuge au coeur de la montagne, sous prĂ©texte de rĂ©diger un article sur le sort des Indiens. Pour comprendre pourquoi son pĂšre, qu’il n’a pas connu, est mort, il interroge Winona, qui dĂ©roule pour lui le sinueux parcours de sa vie.   Multipliant les Ă©vocations de faits rĂ©els de l’histoire amĂ©ricaine au XIXe siĂšcle, trois rĂ©cits diffĂ©rents s’imbriquent en un passionnant tableau des relations entre les Blancs -hors-la-loi, marshalls, prostituĂ©es, chasseurs de prime
 – et les grandes figures du peuple indien, dont les enfants Ă©taient amĂ©ricanisĂ©s de force dans de vĂ©ritables bagnes. Le rĂ©cit de Winona est entrecoupĂ© d’extraits de l’histoire fictive des Steele Men, mercenaires et chasseurs de prime, qui dĂ©voilent une autre face de l’épopĂ©e du Far West, et par les rĂ©flexions de Virgil sur ses propres motivations ; une alternance ouvrant autant de perspectives. Intense, l’échange entre Winona et Virgil, tout en retenue, aborde de multiples questions Ă  la rĂ©sonance parfois trĂšs actuelle. (M.T. et A.D.)