Ce que j’ai vu et pourquoi j’ai menti

BLUNDELL Judy

Il a suffi d’un appel tĂ©lĂ©phonique pour que Joe dĂ©cide de s’Ă©loigner du Queens et emmĂšne sa famille en Floride. Evie et sa si jolie maman sont folles de joie. À cette Ă©poque de l’annĂ©e Palm Beach est dĂ©sert, et dans le seul  hĂŽtel ouvert les Spooner vont se lier avec un autre couple de New yorkais et un jeune homme de vingt-trois ans, Peter, qui a connu Joe en Europe pendant la guerre. Peter, charmant, fait prendre conscience Ă  Evie de sa beautĂ©, et ne s’adresse pas Ă  elle comme Ă  une enfant. Evie pour la premiĂšre fois est heureuse, lĂ©gĂšre et amoureuse ; pourtant elle ne peut ignorer, aprĂšs quelques faits et paroles surpris, l’Ă©trange tension qui rĂšgne entre les adultes.

 Ce roman noir, dans un monde de faux-semblant, est long Ă  dĂ©marrer. L’intrigue, narrĂ©e par l’hĂ©roĂŻne, se situe en 1947 dans une ambiance glamour et costumes new-look, reflet juste et trompeur d’une Ă©poque qui cache des relents d’antisĂ©mitisme et de crimes de guerre. L’adolescente de seize ans, simple et naĂŻve, Ă©clipsĂ©e par une mĂšre trĂšs sĂ©duisante, va brusquement sortir de l’enfance et soupçonner une vĂ©ritĂ© sombre qui prendra forme avec une mort suspecte. Au procĂšs, bien qu’ayant perdu ses illusions, c’est une jeune femme au regard assurĂ© qui mentira pour sauver sa mĂšre. Une histoire forte, desservie par une traduction peu exigeante.