Brûlements.

FONTENAILLE Élise

Balthazar, jeune révolutionnaire ayant voté la mort de Louis XVI, monté sur sa jument Shéhérazade et emportant Louison, sa chère guillotine, part dans le Haut-Adour afin d’y rétablir l’ordre républicain. Dans ce milieu dominé par une religiosité empreinte de sorcellerie, sa cruauté se déchaîne. Celle-ci, entretenue chez lui par un délire paranoïaque déjà repéré par l’aliéniste Pinel, des hallucinations mal traitées à coup d’hellébore et de lecture de Plutarque, va s’épanouir dans d’horribles Brûlements de tout signe sacré, des décapitations, des unions forcées entre moines et nonnettes… Et même, comble d’horreur, contre la tête du seigneur des lieux, il exige la vertu de sa fille. Rappelé à Paris en disgrâce, il sera le dernier guillotiné de la Terreur.

 

Élise Fontenaille, s’inspirant ici du personnage d’un de ses ancêtres, Jean-Baptiste Cavaignac, député montagnard, régicide, chargé des Brûlements dans le Sud-Ouest, reste encore dans la violence (L’enfant rouge, N.B. août-sept. 2002) où son  style, incisif, rapide et élégant, excelle. Elle rend parfaitement l’ambiance de fureur qui régnait alors dans les montagnes du Haut-Adour en Brumaire de l’an II.