Baudelaire, le diable et moi

BARRÉ Claire

Clara a vingt-cinq ans et envie de mourir. Pour elle, les vrais dĂ©sirs sont Ă©touffĂ©s, le monde est vain, la poĂ©sie est morte. Et surtout son roman est en panne. Survient un curieux personnage qui lui propose un contrat : son Ăąme contre la rencontre avec des poĂštes dĂ©funts susceptibles de relancer son inspiration. Un premier essai avec Baudelaire, son prĂ©fĂ©rĂ©, la convainc. Elle signe. S’ensuivent de nombreuses aventures, plutĂŽt sulfureuses et pour le moins inattendues. Cocasse, lĂ©gĂšre et gentiment licencieuse, voici une parodie du mythe de Faust, version jupon, pleine d’inventivitĂ© : Wilde en trafiquant de l’au-delĂ , Poe en caleçon lycra, Baudelaire accro Ă  Internet. Tous, sauf Nerval, considĂšrent Clara avec dĂ©dain
 TrĂšs vite cependant se rĂ©vĂšle derriĂšre la farce une construction beaucoup plus Ă©laborĂ©e oĂč, dans un dĂ©lire joyeusement contrĂŽlĂ©, se font dynamiter quelques poncifs littĂ©raires ; s’y exprime aussi un rapport ambigu Ă  la mort, tandis qu’affleure un profond amour de la poĂ©sie sous chaque citation. Toute une gĂ©nĂ©ration se retrouve dans ce dĂ©tournement d’un grand classique : la mise Ă  distance comme une seconde peau, le rire au troisiĂšme degrĂ© et la libertĂ© avec laquelle s’exposent le corps et la jouissance au fĂ©minin totalement dĂ©complexĂ©e. (A.Lec. et A.Be.)