Avenue des mystères

IRVING John

Juan Diego, romancier quinquagénaire, célibataire, muni de bêtabloquants et de Viagra, s’envole pour Manille où il veut accomplir une ancienne promesse. Il dort tout au long du voyage et des rêves incroyablement précis le replongent dans son adolescence. Le voici à Oaxaca, sur la décharge publique où il travaille avec sa jeune soeur, Lupe. Elle devine les pensées d’autrui, lui est un infatigable lecteur autodidacte. Deux jésuites de l’église voisine les protègent, mais les épreuves ne l’épargnent pas : une voiture lui écrase le pied et sa mère se tue en tombant d’une échelle… À son réveil deux femmes séduisantes et désirables le prennent en mains, dans tous les sens du terme.   Aucun roman de John Irving (À moi seul bien des personnages, NB juillet-août 2013) ne peut vraiment se résumer. Celui-ci, sans être le meilleur, est l’un des plus foisonnants, mêlant les époques et les lieux (Mexique, Philippines, Iowa). Une galerie de personnages hétéroclites est une constante chez l’auteur : prostituées, transsexuels, gens du cirque, ecclésiastiques rigides ou atypiques, auxquels se mêlent en désordre chiens, lions, statues de vierges rivales, cendres de cadavres incinérés… John Irving a gardé son imagination, son humour, son mordant, face à la religion en particulier, et sa générosité. (M.-C.A. et S.L.)