Autumn Laing

Autumn Laing, vieille femme fatiguée et célèbre, écrit son passé, tapie dans sa grande maison. Pendant l’entre-deux-guerres, elle est l’épouse stérile d’un avocat fortuné et sait rassembler artistes et poètes autour de leur couple. Elle décèle le talent et la puissance sexuelle d’un jeune peintre pauvre et rebelle, fait éclore son génie. Il devient son amant, mais elle veut garder son mari. Le peintre, lui, a une délicieuse épouse enceinte. La vie n’est pas simple… Il poursuit son ascension. Autumn reste désormais le dernier témoin d’un épisode notable de l’art australien. Interprétant des faits réels, le romancier (Lovesong, NB juillet-août 2012) fait alterner présent et passé, incluant parfois les carnets de la narratrice. Son personnage narcissique et dominateur est fouillé avec une insistance crue, la déchéance et l’impuissance de sa vieillesse contrastant avec l’élégance et la liberté de jadis. Les souvenirs emplissent les pièces sales de la rumeur des repas raffinés, de l’éclat des conversations littéraires, de la chaleur des échanges amicaux ; ils raniment une dernière fois les morts, leurs destins et leurs passions destructrices. Dans le contexte d’une société provinciale cloisonnée, Alex Miller, auteur australien reconnu, charpente ici un vigoureux portrait de femme.