Autant en emporte la femme.

LOE Erlend

Marianne débarque de nulle part dans l’appartement du narrateur et dans sa vie en général. Dotée d’une personnalité assumée, construite, elle n’hésite pas à faire « plier » son compagnon, dépassé par une condition masculine… encombrante : elle s’installe, s’impose, critique, lui déniant toute possibilité ou même faculté d’émettre avis ou sentiment. Ils ne se quittent pas un instant mais ne se disent pas (ne savent pas ?) qu’ils s’aiment. Suite au licenciement de son compagnon, Marianne décrète qu’ils doivent partir en voyage, en train, sans se fixer destination ni but…  Ce premier roman du Norvégien Erlend Loe démontre la difficulté d’être deux au quotidien. Cette redoutable histoire d’amour entre deux jeunes gens aux personnalités loufoques est le portrait d’une certaine génération post-soixante-huit. Situations cocasses, expressions savoureuses et chausse-trappes du langage abondent ; l’humour grinçant est de mise. L’auteur fait preuve de « naïvisme » : tout est sujet à distance et dérision… y compris la délicate césure entre amour et libre-arbitre !