Au bout du monde

DESNITSKAYA Anna

VĂ©ra,  jeune russe d’une dizaine d’annĂ©es, habite au Kamtchatka, en bordure du Pacifique. En ouvrant le livre de l’autre cĂŽtĂ© Ă  l’envers, on trouve Lukas, jeune chilien du mĂȘme Ăąge, dans son village le long du mĂȘme ocĂ©an. Chacun des deux prĂ©sente son pays, sa famille, son quotidien, ses livres ou films prĂ©fĂ©rĂ©s, ses jeux et ses secrets, sa grande solitude au bout du monde. Le soir, chacun envoie des messages en morse Ă  l’ami.e dont il rĂȘve.

L’album propose une belle construction puisqu’en son milieu, les personnages sont reliĂ©s par le faisceau lumineux de leurs lampes torches ; on change d’hĂ©misphĂšre au cƓur de l’ocĂ©an, le sens de la lecture est inversĂ©. Le texte, simple et bien Ă©crit, est plein de sens et d’émotion, tout comme les belles illustrations aux techniques variĂ©es : paysages peints, superposition de la silhouette de l’ami.e fantasmĂ©.e, petits cadres, croquis, bulles de BD… Les pages de garde sont soignĂ©es, l’une avec un dessin du Pacifique entre le Kamtchatka et le Chili, l’autre donnant le code morse. Cette belle ode Ă  la dĂ©couverte de son alter ego du bout du monde sonne trĂšs juste. (J.H.)