Athéna.

BANVILLE John

Expert au passé douteux, Morrow doit authentifier huit tableaux volés (tous du XVIIe siècle). Entreposés dans une maison à l’atmosphère glauque, semblable à celle d’Éclipse (NB mai 2002), ceux-ci sont décryptés avec une érudition consommée. Une femme mystérieuse – destinataire du roman – apparaît, disparaît, soumettant Morrow à un envoûtement manipulé. Une vieille tante à héritage et révélations passe, ainsi que d’anciens comparses. Un inspecteur de police mène une enquête parodique.

 

C’est un roman étrange, dense, aux incessants questionnements. Qui sont ces personnages à l’identité fluctuante ? Qui est cette aventurière plus réelle et perverse après chaque analyse des toiles dont elle semble descendue ? Et celles-ci aux signatures fabriquées (l’une d’elle est l’anagramme du nom de l’auteur), d’où viennent-elles ? Entre le flou, le faux et l’irréel, on se raccroche à cette certitude : cet ouvrage qui clôt son triptyque sur l’Art permet à Banville de redire son émotion devant la beauté, de développer dans cette longue méditation introspective le sens de la création artistique. Ultime mais véridique peinture non analysée, Athéna aurait ajouté encore à la culture de cet écrivain irlandais.