Apollinaria : une passion russe

Dans la Russie des années 1860, sur fond d’agitation sociale, la belle Apollinaria, de famille aisée mais descendante de serfs, rencontre un homme farouche, excessif et génial, Fédor Dostoïevski. Une liaison passionnée et orageuse s’ensuit, blessant la jeune femme et alimentant la fibre créatrice de l’écrivain. Apollinaria part respirer à Paris où elle vit d’autres amours dans le milieu des Russes exilés et des intellectuels désargentés. Après un tour en Europe, elle vient encore en aide à un Fédor ruiné et épileptique, mais leur histoire tourne court. Avec un vrai souffle romanesque, Capucine Motte (La vraie vie des jolies filles, NB juin 2010) fait revivre la Russie et l’Europe de la fin du XIXe siècle. Les mouvements anarchistes et nihilistes se multiplient, mais la mainmise du Tsar est toujours forte. L’auteur décrit avec talent l’exaltation amoureuse alliée à la dérive sensuelle propre à l’âme russe ainsi que les affres de la passion soumise aux ambitions personnelles. Elle démontre habilement que, malgré son génie, un homme reste un homme avec toutes ses faiblesses.