Antoine de Saint Exupéry. On ne peut signer qu’avec le sang

SIMARD Éric

31 Juillet 1944. Jean, parti pêcher au large de Cassis, tombe en panne. Il lui faut réparer au plus vite, l’occupant veille. C’est alors qu’une voix enfantine l’interpelle ; il se retourne et aperçoit un gamin d’une huitaine d’année, vêtu d’un costume marin, affublé d’un casque d’aviateur, assis à l’autre bout de son embarcation. Sorti de nulle part, ce fantôme dit s’appeler Antoine. Jean a t-il des hallucinations ? Huit jours durant, au fil des rencontres en pleine mer, Antoine se dévoile, raconte Saint-Ex, dont l’avion vient de disparaître dans les flots.Dans ce beau roman, le personnage est introduit par le truchement d’une incursion dans le fantastique. À la manière du Petit prince, dans un impossible dialogue avec le pêcheur, le petit bonhomme livre au fil des « brûlures du souvenir » sa nostalgie de l’enfance, son amour pour sa mère, sa vie sentimentale compliquée, son chaotique parcours d’aviateur avec ses erreurs, ses désillusions, ses échecs, ses victoires, ses rencontres… terreau fertile à l’écriture d’une oeuvre dont il évoque la genèse et l’accueil qu’elle reçut. Une façon originale et poétique d’aborder cette figure emblématique de l’aviation pour un résultat vivant et ambitieux.