Rooney vit seul avec son chien dans un petit cabanon en Virginie le long de la rivière, sans le sou et malade, au milieu des décombres de sa vie passée. Violé dans son enfance par son père, il a fait fortune avec deux amis à New York, fréquenté Trump qu’il a haï d’emblée, mené une vie hétéro et homosexuelle agitée, jusqu’à sa chute d’ange déchu, lui qui a été la coqueluche de la presse people. Il est convié aux funérailles grandioses d’un de ses ex-associés… Avec ce volet contemporain, l’auteur poursuit la peinture de son pays à travers l’itinéraire de Rooney (Féroces, NB juillet-août 2010, La chute des princes, NB décembre 2014) et le résultat est des plus sombres. C’est tout un système économique qui est visé : l’avènement de fortunes colossales, basées sur des affaires douteuses qui écrasent les plus faibles et enrichissent les plus fortunés, étalant leur argent, leurs turpitudes et leur mauvais goût. La cible privilégiée de Goolrick est Trump, affublé de nombreux sobriquets, à la tête de cette Amérique d’aujourd’hui qu’il rejette de toutes ses tripes, de toute sa puissance d’écriture. Son héros fait parfaitement écho à ce constat et la force de sa plume en accompagne la noirceur. (L.K. et C.-M.T.)
Ainsi passe la gloire du monde
GOOLRICK Robert