À ma soeur du bout du monde.

CAREL Fanny

Elles ne se sont jamais vues et pourtant elles sont soeurs. Enfin, demi-soeurs. L’une écrit d’Australie, au bout de quarante ans de silence, pour tendre la main, dire qu’il serait temps de se rencontrer, maintenant que sa mère n’est plus. L’autre pense à sa lettre de réponse. Leur père à toutes deux est mort depuis dix ans déjà. C’était un homme silencieux, secret, harcelé par sa première femme qui l’empêchait de revoir la fille qu’il adorait. Elle le poursuivait sans relâche de sa vindicte, cherchait à le détruire, lui qui avait fondé une nouvelle famille. Ses pires accusations avaient même trouvé un éditeur pour être publiées. Que sait-elle de son père doux et tendre, cette soeur du bout du monde élevée dans la haine ? Encore un premier roman sur le thème de la mort du père ? Oui, mais judicieusement mis en scène. Au plaidoyer pour un père aimé vient s’ajouter le mystère de l’ambiguïté de l’être humain. Les souvenirs, agencés comme un drame dont l’épilogue surprend, prennent vie grâce au style alerte, enflammé parfois, toujours soigné.