Chaque matin, le narrateur attend le bus qui va l’amener au lycée. Sur le trottoir d’en face, une adolescente handicapée attend elle aussi le car qui la conduit à l’institution privée dont elle est élève. Durant ces attentes récurrentes, le lycéen tente de percer les mystères de cette jeune fille, ses angoisses, ses abandons, son potentiel, sa vie. Il tâche en réalité, par le truchement d’hypothèses plus ou moins abracadabrantes, de se cerner… et se comprendre. Ce « désespoir amoureux » imaginaire entre « normalités » différentes l’amène à réfléchir à la « débilité » du monde environnant, l’amour, l’existence…
03, car troisième roman de l’auteur (Cf. l’anagrammatique Exes, N.B. oct. 1997) et numéro départemental de l’Allier, où se déroule l’action du livre. L’analyse des comportements et des mentalités de jeunes gens aux « hormones endolories » est fine : « désynchronisation » générale, conception « déchirée » de la sexualité, peur du futur… Si cet « amour exceptionnel » a parfois des allures d’exercice de style un peu intellectuel, l’écriture est indéniablement… originale.