Girls don’t cry

ANTICO Nine

Fringues et garçons : deux sujets exclusifs des bavardages entre Pauline et ses amies. Pour celles-lĂ , il y a toute une stratĂ©gie pour les montrer au bon moment. Ceux-ci sont plus ou moins indistincts. Elles redoutent d’en tomber amoureuses et notent leurs prestations : « ça aide Ă  mieux se rappeler ». De toutes façons, il y en a toujours un pour remplacer un autre.

Sur un ton mi-naĂŻf, mi-moqueur, cinquante quatre planches sĂ©parĂ©es dressent un portrait fouillĂ© de trois post-adolescentes dĂ©lurĂ©es. ObsĂ©dĂ©es par leur apparence, mais un peu fauchĂ©es, elles se livrent Ă  tous les jeux subtils de la sĂ©duction tout en mĂ©gotant sur la qualitĂ© des produits de beautĂ©. InspirĂ© des prĂ©curseurs de la BD amĂ©ricaine, le dessin, assorti de quelques teintes un peu passĂ©es, croque Ă  gros traits des personnages habitĂ©s de sentiments de magazine, laissant le lecteur choisir entre une possible empathie pour des hĂ©roĂŻnes un peu dĂ©sespĂ©rĂ©es, ou une distance critique Ă  l’Ă©gard de la vacuitĂ© de leurs conversations dont l’infini babil domine les images.