Le champ

Un vieil homme vient tous les jours s’asseoir près des pierres tombales du Champ, le cimetière de la petite ville de Paulstadt. Il peut distinguer les chuchotements des habitants ensevelis depuis longtemps. Leurs voix s’élèvent pour évoquer un moment de leur vie. Tour à tour ils prennent la parole : le curé disparu dans l’incendie de son église où il avait lui-même mis le feu, le maire responsable de l’effondrement du centre de loisirs, la fleuriste morte dans sa boutique oubliée de tous, le facteur, le marchand de légumes…  L’auteur (Une vie entière, HdN septembre 2015) donne vie avec finesse à tout un village, à travers les voix et les visages de ses défunts. Composant une symphonie de la vie quotidienne, il dresse le portrait d’une petite ville ordinaire du siècle dernier qui a évolué au rythme des changements économiques et du retour de la prospérité. Les voix des morts s’entremêlent, se répondent, se contredisent dans un roman choral qui s’apparente à un recueil de nouvelles. Un récit émouvant, très humain dans sa simplicité et qui fait revivre ceux qui ne sont plus.   (C.R.-G. et T.R.)