Une belle mort.

COURTEMANCHE Gil

Au cours d’une interminable journée de Noël avec six frères et soeurs dans la maison familiale québécoise, le narrateur, écrivain, la soixantaine, imagine la mort de ses parents : son père autoritaire, qu’il n’aime pas, parkinsonien, aphasique et boulimique, et sa mère, qui rétrécit de jour en jour. Il rumine d’abord ses blessures d’enfant puis, un peu soûl, au cours d’une discussion avec un neveu, se demande comment aider ses parents, avec leur accord, à avoir une belle mort : une overdose de champagne et de foie gras ou une aide au suicide du couple ?

 

Gil Courtemanche avait déjà écrit des pages insoutenables (Un dimanche à la piscine de Kigali, NB août-septembre 2003) ; cette fois-ci, avec des mots de tous les jours, il montre l’angoisse et l’horreur ordinaires dans une famille banale à la fratrie divisée par la fin de vie des parents. Une description cruelle, un sujet dramatique traité avec une légèreté qui laisse peu de place à la réflexion.