Une arme dans la tête

MAZARD Claire

Apollinaire a été enrôlé comme enfant-soldat dans son pays africain, il est devenu Conan l’effaceur. Sauvé par un prêtre, il est envoyé en France. Il est alors accueilli dans un foyer où il réapprend à vivre comme un jeune normal. Mais son passé l’obsède, il est hanté par des images noires : les violences qu’il a commises et la mort insoutenable de son ami Wamba. Il est emmuré dans sa souffrance. Avec du temps, de belles rencontres sur sa route, la nature et même la poésie d’un autre Apollinaire, l’adolescent se laisse peu à peu apprivoiser.

 

Le livre démarre sur la fuite éperdue d’Apollinaire, qui court pour sauver sa peau. On est d’emblée dans le vif du sujet avec des phrases courtes, parfois hachées, un rythme comme une respiration haletante. Le récit à la première personne balance entre le retour difficile à la civilisation d’Apollinaire et les images obsédantes qui racontent comme des flashes la vie de Conan l’effaceur. La lutte est longue pour faire taire le passé mais  au bout il y a la renaissance. Un récit magnifique et subtil qui trouve le ton juste pour raconter l’horreur et le retour possible à la vie.