Un train pour Tula

Las d’un quotidien pesant, Froylan accepte d’écrire la rocambolesque biographie du vieux Juan Capistran. Victime d’un viol, la mère de ce dernier est morte à sa naissance. La grand-mère a chassé l’enfant de sa maison. Adolescent maudit, Juan tombe amoureux de Carmen, qui le repousse. Il part rouler sa bosse et revient décidé à faire valoir ses droits familiaux et à conquérir enfin l’amour de sa vie. Mais endossant une autre identité, il perd à nouveau Carmen et charge son biographe… de la retrouver. À partir de là, la biographie de Juan devient le roman initiatique de Froylan. Celui-ci brode, invente plusieurs versions des événements, rencontre et aime Carmen (la même ?), avant de disparaître, en pleine écriture, lors d’un ouragan.

Premier roman de Toscana traduit en français, ce texte déborde d’imagination et de rebondissements. Tula, petite ville mexicaine, sert de cadre à des personnages dérisoires s’agitant autour d’un improbable tracé ferroviaire. L’auteur suggère sans dire, brouille les pistes, mélange les personnages, les générations, et s’amuse. Le lecteur, d’abord sensible au charme burlesque de l’écriture, peut se lasser de cette partie de cache-cache où il n’est jamais vraiment sûr de savoir dans quelle direction la prochaine page va le mener.