Une fenêtre au nord.

POMBO Álvaro

Jeune, distinguée, imaginative, d’une éloquence fascinante, Isabelle de la Hoz est un peu “zinzin”. Dans Santander, sa ville natale, on dit de ce genre de personnes qu’elles ont Une fenêtre au nord ! Allergique à tout ce qui est convenu, ses parents, les partis qu’on lui destine, elle estime que suivre au Mexique un inconnu, revenu se chercher une épouse dans sa mère patrie, est le comble du romantisme. Vu les circonstances, son rêve de légende aventurière va dépasser ses attentes. Le gouverneur Calles ayant, en 1924, privé les catholiques de leurs droits civiques, ces derniers se sont soulevés et Isabelle s’improvise pasionaria des paysans soldats du Christ : les Cristeros…  Sur un ton d’autant plus sentencieux qu’il développe des situations limites ou grotesques, le récit suit imperturbablement son cours pour en souligner l’ironie. Style à l’ancienne (Cf. La Quadrature du cercle, NB juin 2002) et forme moderne d’une seule coulée, l’auteur joue les contrastes à tous les niveaux et compose le roman sérieusement pittoresque et drôle d’une héroïne au petit pied.