Dans les années trente, Ann grandit à Sydney dans une famille riche et influente. Elle est séduite par un jeune exploitant de mine. Elle l’épouse et part avec lui en Australie du Nord, en bordure d’un bourg qui se crée. À défaut d’enfant, elle fait pousser un splendide jardin. De nos jours, un couple français s’installe dans sa maison abandonnée. Valérie accouche d’une petite fille muette, se passionne pour l’art aborigène, crée un festival et redécouvre le jardin. Les récits d’Ann et de Valérie alternent. Ann, fantôme bienveillant et curieux, parle d’elle-même, de ses plantations, met en évidence le rôle prépondérant des lignées fortunées, la vie rustique et laborieuse du Nord, le confort conventionnel de Sydney. Valérie, elle, arrive dans une petite ville désormais modernisée. Son intérêt pour l’art contemporain amène à évoquer, superficiellement, la création aborigène. Derrière leurs monologues, les personnalités des deux femmes demeurent assez floues, le dénouement est prévisible. Après Amelia Albanesi (NB décembre 2011), ce court roman est surtout intéressant par ce qu’il donne à voir de la vie en Australie, aujourd’hui et du temps pas si éloigné des pionniers. Et il est plaisant de se promener en imagination dans les paysages exotiques et torrides de ce lointain pays. (M.W. et F.L.)
Un jardin en Australie
TANETTE Sylvie