Un été sibérissime ; 2

BOUIN Anne

L’été venu, trois amies quittent le pensionnat pour leurs familles, issues de différents milieux de la Russie contemporaine. En Sibérie, Sanouk va retrouver son père poète de la nation nénètse (voir Petite feuille nénètse) qui lutte contre Sibergaz dont les installations saccagent l’environnement. À Moscou, Ludmila doit partager l’appartement de son père, géologue acquis à la cause de la minorité nénètse, avec des hôtes bruyants – crise du logement oblige. Quant à Pénélope, sa tante, en affaire avec la mafia, l’accueille dans une luxueuse villa du bord de la Mer Noire. Un complot, ourdi par cette dernière et la directrice du collège, pour discréditer les défenseurs des Nénètses, réunit les trois amies en Sibérie. L’intrigue est menée sans grand souci de vraisemblance par ce club des trois (filles), sympathiques et typées : impossible de confondre gentils et méchants caricaturés à grands traits. Malgré quelques longueurs dans la toundra, on découvre un vrai problème : l’exploitation sauvage des richesses de la Sibérie et la spoliation des populations autochtones dont le genre de vie est bouleversé. Grands espaces, transhumance à la suite du renne, fragile équilibre avec la nature : on cède au charme de l’univers des Nénètses et de la pointe de fantastique du chamanisme renaissant.