Un cheval dans la tête

KRIER Sylvie

Jack, quarantenaire, vit chichement d’un élevage de chevaux ; couvert de factures impayées, il a l’habitude des visites d’huissiers. Il a un employé qui se sent indien, Chayton, et une copine, Célie, farouchement indépendante, qui vit de dog-sitting et s’occupe de sa grand-mère en fin de vie. Son voisin et son frère lui rendent parfois des services. Arrive Louise, quatorze ans, sa fille qu’il a fort peu vue depuis sa naissance. La cohabitation n’est pas facile. Un matin, il part sur les routes avec Louise, Chayton et quelques chevaux afin d’essayer de récupérer un peu d’argent.  Tous les personnages de ce roman à l’atmosphère nord-américaine troublante sont épris de liberté. Ils ne se laissent prendre ni dans le carcan du couple, ni celui d’un job traditionnel (ou du lycée). La contrepartie de la vie choisie, presque improvisée pour certains, c’est une précarité qu’ils assument, entre débrouille, magouilles et panache. Le récit est construit en une suite d’instantanés, introduits par des mini résumés qui donnent un rythme. L’écriture sèche, factuelle, évocatrice, mêle dialogues, descriptions et souvenirs. L’alternance des narrateurs (Jack, Célie et Louise), permet de s’approcher de chacun. Une lecture agréable, subtile et attachante. (M.D. et T.R.)