Traces.

BOULAY François

Un soir de novembre 1981, Elvire regagne sa maison isolĂ©e dans la campagne, prĂšs de Florence ; elle est inquiĂšte, angoissĂ©e, son mari Lorenz a un comportement trĂšs Ă©trange. Le portail est ouvert, la lumiĂšre allumĂ©e, le silence rĂšgne. Au grenier, les jumeaux de neuf ans jouent tranquillement mais au salon, Teresa, six ans, gĂźt Ă©gorgĂ©e sous une table en verre. À cette Ă©poque, les carabiniers italiens sont trĂšs occupĂ©s : terrorisme, enlĂšvements et “affaires” Ă©clipsent l’assassin isolĂ©, mĂȘme exceptionnel. C’est une journaliste judiciaire, plus trĂšs jeune, vulgaire, alcoolique, sexuellement libĂ©rĂ©e, qui, au mĂ©pris de sa sĂ©curitĂ©, s’accroche Ă  l’affaire jusqu’à son Ă©pilogue en 2002.  Construction fragmentĂ©e, labyrinthique, flash-back nombreux, mise en scĂšne cinĂ©matographique, monologues en phrases courtes, tout est fait pour accentuer l’atmosphĂšre dramatique de cette Ă©pouvantable histoire de psychopathie hĂ©rĂ©ditaire. L’habiletĂ© de l’auteur pour traiter de la violence individuelle dans l’ambiance de l’Italie “des annĂ©es de plomb” peut dĂ©router ou sĂ©duire le lecteur qui se laisse envoĂ»ter jusqu’au point final de ce roman noir.