Tout un monde lointain

HOUDART CĂ©lia

GrĂ©co, dĂ©coratrice Ă  la retraite, vit seule Ă  Roquebrune-Cap-Martin. L’ñge venant, elle se remĂ©more les souvenirs de son enfance passĂ©e dans la communautĂ© Monte VeritĂ  en Italie. Au cours d’une de ses promenades quotidiennes prĂšs de la cĂ©lĂšbre villa E.1027 – qu’elle apprĂ©cie et souhaite acquĂ©rir – elle dĂ©couvre que deux jeunes la squattent. Peu Ă  peu, alors que tout les oppose, des liens amicaux un peu particuliers se nouent avec le jeune couple de danseurs au style hippie.  Dans ce dernier roman de CĂ©lia Houdart (Gil, NB mai 2015), la nature est omniprĂ©sente, servie par une Ă©criture extrĂȘmement poĂ©tique. Bien que le rĂ©cit ne se dĂ©roule que sur deux semaines, l’action semble abolir les repĂšres de la vieille femme plongĂ©e dans ses souvenirs. La proximitĂ© de la belle villa, bijou d’architecture des annĂ©es 1930, lui rappelle les heureux moments de sa vie passĂ©e. Dans ce cadre, les personnages donnent l’impression d’évoluer dans un demi-rĂȘve, entre harmonie et fantastique. Les incidents troublants, provoquĂ©s par le jeune homme qui aime surprendre en se mĂ©tamorphosant, crĂ©ent le malaise ; et l’inquiĂ©tude croĂźt Ă  la dĂ©couverte de documents d’archives. Le rĂ©cit se dĂ©ploie dans des paysages magnifiques et plutĂŽt reposants, mĂ©langeant tension et poĂ©sie. (B.D. et M.R.)