Théorie générale de l’oubli

AGUALUSA José Eduardo

Luanda, 1975. Ludovica fuit les soubresauts de l’indépendance de l’Angola. Sa soeur et son beau-frère ont disparu ; avec son chien, elle se cloître dans l’appartement où, vivant d’expédients, elle va rester enfermée pendant près de trente ans. Elle s’attache à un singe, élève des poules sur sa terrasse et semble sombrer dans la folie. Du haut de son 11e étage, elle aperçoit des gens très divers qui vont, viennent, meurent ou réapparaissent. Que cherche-t-elle vraiment à oublier ? Un jour, Sabalu, sept ans, escalade un échafaudage voisin et entre chez elle… L’auteur (Les femmes de mon père, NB mai 2009), d’origine portugaise et de nationalité angolaise, met en scène ici plus un conte – mélange de réalité, de rêve et d’élucubrations diverses – qu’un roman. On baigne souvent dans l’irréel, passé et présent étroitement mêlés. Le récit des curieuses aventures des nombreux personnages alterne avec les écrits – journal intime, poèmes, réflexions – de l’héroïne solitaire. Il règne une ambiance insaisissable, souvent poétique, ce qui ne facilite pas la compréhension de l’intrigue, pourtant tirée d’un fait réel. Surprenant, et parfois attachant, ce petit livre déconcerte.