Tant que nous sommes vivants

BONDOUX Anne-Laure

Lorsque BĂŽ, l’étranger, est arrivĂ© dans l’atelier pour la relĂšve de nuit, Hama a compris que son destin entrait avec lui. Leur bonheur insouciant est ravagĂ© par l’explosion  de l’usine d’armement oĂč ils travaillent : Hama y perd ses deux mains, et BĂŽ focalise bientĂŽt l’ostracisme et les rancoeurs accumulĂ©es. Ils leur faut fuir, traverser bien des contrĂ©es, vivre un temps auprĂšs d’humains leur apportant la sagesse, pour que leur fille Tsell naisse et grandisse dans la paix, malgrĂ© ses «ombres ». Au bout du chemin qui les a menĂ©s dans un pays oĂč tout est harmonie, le spectre de la guerre resurgit


Ambitieuse fresque humaine aux accents de roman steam punk mĂȘlĂ© de fantasy, le parcours de BĂŽ et Hama fait Ă©cho Ă  de nombreux thĂšmes : le monde industriel et ses catastrophes qui altĂšrent la vie des hommes, la quĂȘte de sens et le chamanisme, l’utopie Ă©galitaire et pacifiste
 Les symboles abondent, multipliant les rĂ©fĂ©rences Ă  diverses croyances et aux Ă©lĂ©ments constitutifs de l’humanitĂ©. Du couple des parents Ă  celui des enfants, Tsell et Vigg, le rĂ©cit se dĂ©roule en deux temps, et le long cheminement est remontĂ© en accĂ©lĂ©rĂ© pour un retour aux origines oĂč la fille accomplit ce que son pĂšre n’a pas pu rĂ©aliser. Peut-ĂȘtre l’auteur s’est-elle laissĂ© emportĂ©r par son rĂ©cit sans parvenir Ă  le maĂźtriser totalement ?