Surveillance : le risque totalitaire

LEROY Franck

En juin 2013, l’informaticien Edward Snowden dĂ©nonce la NSA qui capte, stocke et dĂ©crypte illĂ©galement les messages, mĂȘme sĂ©curisĂ©s, Ă©changĂ©s sur la Toile, support exclusif de l’information mondiale. Un budget Ă©norme consacrĂ© aux Nouvelles Technologies d’Information et de Communication, des liens avec le FBI et les gĂ©ants de l’informatique lui permettent d’introduire des logiciels espions dans les ordinateurs personnels, les tĂ©lĂ©phones portables et sur les cĂąbles. Ces donnĂ©es piratĂ©es dressent le profil de millions d’individus, achetĂ© par les annonceurs qui ciblent leur publicitĂ©, mais autorisent aussi l’État amĂ©ricain, en total dĂ©saccord avec le discours libĂ©ral, Ă  surveiller tout le monde sous couvert de traquer terrorisme et criminalitĂ©. AprĂšs RĂ©seaux sociaux & Cie : le commerce des donnĂ©es personnelles (NB juin 2013), Franck Leroy avertit l’opinion des risques d’un totalitarisme inĂ©dit. Si les techniques d’espionnage utilisĂ©es sont hermĂ©tiques pour les non-spĂ©cialistes, la rĂ©flexion sur l’origine historique de cette surveillance est intĂ©ressante. DĂšs 1940, dans un but sĂ©curitaire, les Occidentaux ont forgĂ© des outils susceptibles d’assurer le pouvoir hĂ©gĂ©monique amĂ©ricain. Or le « voir sans ĂȘtre vu » abolit la vie privĂ©e. Malheureusement il n’y a guĂšre de moyens de se protĂ©ger des intrusions et manipulations tant que l’internaute, pensant n’avoir rien Ă  cacher, accepte cette situation.