Sur l’amour et la mort.

SÜSKIND Patrick

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L’amour est une affaire d’une importance vitale, tout le monde en convient. Depuis toujours, créateurs et poètes y consacrent l’essentiel de leurs oeuvres mais peinent à le définir. S’agit-t-il d’un principe fondamental d’harmonie, d’une cristallisation, une fièvre, une ivresse, une maladie, un délire, une folie divine ?… Par quelque bout qu’on le prenne, il reste fondamentalement énigmatique.

 

À partir d’observations prises sur le vif, d’exemples empruntés aux écrivains, philosophes, poètes, artistes lyriques, et après Le Parfum (N.B. mai 1986), l’auteur creuse le sujet avec une verve piquante. « L’amour se paie toujours par la perte de la raison » et peut même chercher dans la mort son accomplissement, constate-t-il (Cf. Kleist, Novalis, Baudelaire, Wagner et même Goethe). L’amour peut aussi vouloir vaincre la mort. Ainsi en ont usé Jésus et Orphée que l’épilogue oppose dans un duel aussi provocateur que partial au bénéfice du second. Publié conjointement à un scénario sur Orphée et Eurydice, cet essai impertinent, drôle et sérieusement argumenté se lit d’une traite.