« Un amour fou,
une souffrance d’artiste »
Brooklyn, 1965. Un marchand d’art ayant réussi est venu rendre visite au grand sculpteur sur métal Anton Steiner, un vieil ami malade et sans le sou, ayant perdu le goût de créer. Dans le taxi qui le véhicule, lui reviennent les souvenirs de la vie d’Anton, son enfance de juif allemand, sa vie amoureuse. Éperdu d’amour pour son épouse, la belle danseuse cubaine Montserrat, Steiner eut trente-six heures d’amour torride avec la soeur jumelle de celle-ci, Soledad, une actrice de cinéma voluptueuse brûlant la vie, morte peu après dans un accident de voiture. Les deux événements brisèrent son couple, rendant l’artiste incapable de créer.
Écrits d’une plume fluide, directe et élégante, ces souvenirs d’un marchand d’art, sur fond d’artistes célèbres universellement reconnus, paraissent évoquer un sculpteur ayant réellement vécu. Les personnages sont crédibles et attachants. Le lecteur est touché par ces démêlés pathétiques et profondément humains dans lesquels le narrateur prend sa part. La classique construction en flash-back successifs rend bien compte du travail naturel de la mémoire et contribue à l’atmosphère de tendre nostalgie dans laquelle baigne le livre. Une très agréable lecture.
X.B. et A.B.