Schubert à Kiev

GUIRCHOVITCH Léonid

Kiev, entre juin 1942 et janvier 1943. Le régime nazi s’installe et remplace la dictature bolchevique ; les Ukrainiens survivent tant bien que mal. La grande Histoire passe par la vie de Valia, pianiste à l’Opéra, de Pania, sa ravissante fille, d’Anselm, soldat allemand amoureux de Pania, de Lozinine, metteur en scène cynique, jouisseur attaché à ses privilèges, et de Munster, officier nazi et chef d’orchestre. Dans ce roman complexe, très imprégné de culture musicale, l’auteur (Têtes interverties, NB avril 2007) traite le sujet – ô combien délicat et toujours tabou dans la littérature russe – de la collaboration des Ukrainiens avec les Nazis. Le style composite et original provoque un tourbillon que la pléthore de mots étrangers et de références littéraires rend parfois un peu confus. La désinvolture et l’humour côtoient la gravité et l’angoisse. C’est le mythe de la révolution libératrice qui s’écroule, une dictature en chassant une autre et broyant au passage des vies humaines. Ce roman d’une lecture difficile, demande une grande concentration.