San Miguel

BOYLE T. Coraghessan

San Miguel, petite île de la côte ouest des États-Unis, battue par le vent et la pluie, fréquemment noyée dans un épais brouillard, rarement ravitaillée, peuplée de moutons. Une seule maison sans aucun confort où vivent le fermier et sa famille. Entre la fin du XIXe siècle et la seconde guerre mondiale s’y succèdent trois destins féminins : Marantha qui espère soigner sa tuberculose; Edith réduite à l’état d’esclave par son beau-père; Elise, enfin, condamnée à vivre avec un mari imprévisible. Les journées se partagent entre maladie, solitude, labeur incessant, et les femmes rêvent souvent de fuir cet exil. Dans ce nouveau roman, où la nature occupe une place prépondérante, T.C. Boyle revient sur les îles californiennes (Après le carnage, NB mai 2013). Son récit, dense et précis, manque parfois de souffle et la monotonie s’installre tant les rudes tâches de l’élevage sont répétitives. Il décrit avec sensibilité paysages marins et tristes étendues sans arbre, trace des portraits attachants de personnages traditionnels – domination effective ou manquée de l’homme, femme soumise puis émancipée. Malgré une ambiance pesante, c’est un véritable hymne au courage de pionnières déterminées et à leur capacité d’endurance dans une adversité particulièrement éprouvante.