Purity

FRANZEN Jonathan

Purity a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e par une mĂšre fantasque et dĂ©primĂ©e qui refuse de lui dire qui est son pĂšre. AndrĂ©as, fils d’apparatchiks de la RDA est le chef trouble et charismatique de l’un de ces nouveaux mĂ©dias dĂ©nicheurs de scoops et lanceurs d’alerte. Tom est journaliste d’investigation
  Purity, un prĂ©nom-titre qui ne doit rien au hasard. Les mensonges, les secrets, l’ambivalence et l’ambiguĂŻtĂ© des caractĂšres et des sentiments, thĂšmes chers Ă  l’auteur (Freedom, NB novembre 2011), face auxquels l’hĂ©roĂŻne incarne l’exigence de vĂ©ritĂ©, sont en effet au coeur de cette folle histoire romanesque. Inclassable, quasiment impossible Ă  rĂ©sumer sans risque de le dĂ©florer, ce gros roman Ă  tiroirs mĂ©lange tous les genres – thriller, roman psychologique, roman d’amour, analyse de sociĂ©tĂ© – avec une virtuositĂ© Ă©blouissante mĂȘlĂ©e d’ironie. Il y est aussi question de sexe, d’argent, de pouvoir surtout, avec ce parallĂšle osĂ© entre emprise d’un rĂ©gime totalitaire et tyrannie des mĂ©dias modernes et d’internet qui mettent au-dessus de tout l’injonction de transparence. À la maniĂšre de poupĂ©es russes, les personnages, nombreux, entrent en scĂšne les uns aprĂšs les autres, au fil des chapitres, dans un apparent dĂ©sordre savamment orchestrĂ© distillant par de subtils indices les liens qui les unissent. Un Franzen en pleine forme ! (M.-N.P.)