Pourquoi faut-il raconter des histoires ?

Contes, lĂ©gendes et menteries traditionnelles constituent un des fondements de notre sociĂ©tĂ©. Utiles, futiles et/ou rĂ©vĂ©lateurs, ils permettent de partager ce que l’on aime, Ă©veiller la curiositĂ©, transmettre un savoir, une Ă©thique, s’inscrire dans la tradition mĂ©morielle en nominalisant, etc. Que le conte soit “caresse paroliĂšre” ou affabulation mensongĂšre, propos plausibles ou merveilleux, que son contenu soit ou non manifeste, l’essentiel rĂ©side dans le dĂ©cryptage inconscient de l’imagerie transmise. Les notions mĂȘmes de sens, symbolique, historicitĂ©, conteur, deviennent secondaires.

 

Ces propos Ă©clectiques ont Ă©tĂ© recueillis en octobre 2004 lors d’une fĂȘte de la Parole initiĂ©e par le collectif MondOral. PersonnalitĂ©s et universitaires amateurs de palabres mettent en scĂšne Ă  travers des histoires choisies les vertus premiĂšres du conte : ironie, autocritique, dĂ©tachement. En fin de compte/conte, il s’agit de partager avec autrui un dĂ©sir de “repoĂ©tisation” d’un monde
 largement dĂ©senchantĂ©. Ambitieux programme, reconduit cette annĂ©e, sous la direction de Bruno de La Salle, initiateur principal du renouveau de l’art du rĂ©cit en France.