Poisons de Dieu, remèdes du Diable

COUTO Mia

À Villa Cimba, petite ville côtière du Mozambique, Sidónio Rosa, médecin portugais, noue des relations de plus en plus intimes avec Bartolomeu, ancien mécanicien de la marine, et sa femme Munda, parents de Deolinda, la ravissante métisse qu’il a rencontrée et aimée au Portugal lors d’un congrès. Bartolomeu se meurt, retranché dans sa chambre parmi les ombres du passé, attendant désespérément le retour de Deolinda. Munda pense à sa fille, semble haïr son mari tout en le soignant. Une femme irréelle distribue des fleurs sur les tombes… Deolinda reviendra-t-elle ? Mia Couto, Portugais du Mozambique, explore les mêmes thèmes que dans L’accordeur des silences (NB octobre 2011) : amours perdues, tyrannie des pères, maris, amants, misogynes et égoïstes, tentatives d’évasions qui échouent car les vrais voyages sont intérieurs… Le colonialisme, les différences de race, d’éducation, la famille et l’amour constituent la trame de ce texte plein d’imagination, de traditions africaines. La nature est là, parfois féerique et fantastique. Le surnaturel n’est jamais loin, ce qui peut dérouter le lecteur occidental, mais les personnages sont attachants, pétris de contradictions. Un peu décousu, mais original.