Petites histoires douces amères

VINCENOT Claudine

Ce sont des histoires de vignerons, où l’on se marie entre grands crus ; des histoires de paysans qui dorment dans des alcôves en rêvant au magot du beau-père ; des histoires de femmes à l’esprit capricieux. Elles évoquent la potion de saint Christophe délivrée par le docteur pour aider le mourant à passer sur l’autre rive ou l’orgueil chatouilleux des hommes. Ce sont des vies de patriarches, des secrets de couples et de bébés nés avant l’heure, que Claudine Vincenot traite d’une plume goguenarde et regroupe en nouvelles qui s’enracinent dans le terroir français cher à son père (Henri Vincenot : la vie toute crue, NB janvier 2007). Les petits métiers de Fès, le toubib du bled ou l’attendrissante Aïcha, petite fille laide vendue par son père, illustrent sous d’autres cieux ce même regard indulgent de l’auteur qui sait si bien réinventer le passé, retrouvant parfois des locutions si injustement oubliées.