Pardonne moi, Leonard Peacock

QUICK Matthew

C’est le jour de ses dix-huit ans. Personne n’y pense ou personne ne le sait. Il a dĂ©cidĂ© d’en finir avec la vie. Dans sa poche, le vieux P-38 de son grand-pĂšre avec lequel il veut tuer Asher Beal, un garçon de son Ăąge avant de se suicider, et quatre paquets, quatre cadeaux-souvenirs pour ses amis. 

Une journĂ©e pas ordinaire dans la vie d’un adolescent orphelin de pĂšre, dĂ©laissĂ© par sa mĂšre, mal dans sa peau. À situation romanesque convenue, intrigue Ă  l’avenant : va-t-il ou non passer Ă  l’acte ? Le personnage, qui affiche pour ses congĂ©nĂšres un mĂ©pris agaçant, gagne en consistance et en sympathie quand on comprend, mĂȘme si elles relĂšvent du clichĂ©, les raisons de son dĂ©labrement. On suit le parcours de cet anti-hĂ©ros qui se raconte en avançant dans sa journĂ©e. Le rĂ©cit Ă  la premiĂšre personne est Ă  la fois factuel et explicatif, dĂ©jĂ  scĂ©narisé ! Quel intĂ©rĂȘt narratif prĂ©sentent les notes en bas de page ? Plus judicieuses pour rendre compte des aspirations de LĂ©onard sont les sĂ©quences post-mortem, imaginĂ©es ou anticipĂ©es. Les personnages secondaires, tellement positifs et, bien sĂ»r, atypiques ne dĂ©passent pas le stĂ©rĂ©otype. Reste que le suspense fonctionne au rythme d’une Ă©criture assez nerveuse. (C.B. et R.F.)