Par une nuit où la lune ne s’est pas levée

DAI Sijie

D’emblée, l’évocation de la terrible impératrice Cixi, de la folie hagarde du dernier empereur chinois Puyi et de l’univers étouffant de son ultime prison dorée à Tianjin crée l’atmosphère de cette histoire prenante, à la manière d’un conte. De l’avion qui le déporte en Mandchourie, l’empereur déchu jette une partie d’un rouleau de soie portant des inscriptions dans une langue mystérieuse, le tûmchouq. Des années plus tard, une jeune étudiante française et son amant chinois se passionnent pour la recherche et la traduction de ce document millénaire…

 

Dai Sijie, sous prétexte de cette quête, décrit la vie des habitants de Pékin dans la Chine des années 1978-1979, leurs misères quotidiennes. Il raconte la déportation dans les hautes montagnes du Sichuan, l’univers éprouvant et humiliant du laogai. La partie chinoise du livre, la plus intéressante, passionne par son érudition et ses descriptions. On retrouve le merveilleux conteur de Balzac et la petite tailleuse chinoise (Livre du Mois, NB avril 2000), qui aime manifestement la langue française, la manie avec élégance et sens des nuances, reste imprégné de culture chinoise.