Le coursier de Valenciennes

Après la dernière guerre, Simon, rescapé d’un camp de travail, se doit de retrouver la famille de Pierre Weill, un codétenu et ami. Celui-ci lui a confié un paquet à remettre aux siens, avant d’être tué à Auschwitz. Simon a bien du mal à retrouver leur trace et ce n’est que six ans après qu’il se rend à Valenciennes pour s’acquitter de sa promesse. D’abord surpris de se retrouver dans un milieu bourgeois et cultivé, cet homme modeste se sent considéré et se lie à eux, surtout quand ils découvrent ensemble le contenu de la fameuse enveloppe. Clélia Anfray, spécialiste d’Émile Zola, livre un premier roman d’une bonne facture. Les personnages sont dépeints avec finesse. Celui de Simon est particulièrement attachant et vivant. L’auteur sait rendre l’atmosphère un peu tendue de la rencontre entre l’ancien prisonnier et la famille de son ami disparu. Il manie le suspense avec succès. Malgré quelques maladresses, cette histoire est une oeuvre intelligente et dérangeante sur la mémoire et la vengeance.