Panique.

FLEM Lydia

Elle attend à un feu rouge. Et l’angoisse l’assaille, subitement. Il faut que le vert arrive, elle étouffe, va mourir. Le temps s’étire, gluant, visqueux, jusqu’au signal libérateur. Mais la peur la reprend, charriant sensations invalidantes et visions d’accidents car le lendemain matin, elle doit prendre pour New York un avion qui l’épouvante, l’imaginant comme un cercueil en plein ciel. Elle revoit des tableaux qui lui ont révélé leur charge intolérable d’effroi ; un autre au contraire lui a semblé la promesse d’un paradis de calme. La nuit du départ, un rêve lui accorde cette paix, offerte par un humain onirique qui traverse avec elle cette zone de turbulence, la guide et la réconforte.

Quiconque connaît ces crises invalidantes où la vie s’amenuise et l’esprit s’affole sentira vibrer les échos de ses propres expériences dans ces pages répétitives. Peut-être Lydia Flem, psychanalyste (mais aussi romancière, Comment j’ai vidé la maison de mes parents, NB juin 2004), les propose-t-elle en thérapie littéraire ? Le lecteur non concerné les explorera comme la sombre caverne de l’inconscient où gîte l’angoisse de mort.