L’historien Philippe Videlier (que l’on connaît par Le jardin de Bakounine, NB avril 2001), évoque ici une période sombre de l’histoire de la Turquie : les trente années qui ont précédé la République et la prise de pouvoir d’Atatürk en 1923. En 1895, sous le règne d’Abdul Hamid II, sultan cruel et sanguinaire, les massacres conduisant à l’extermination systématique des Arméniens inquiétaient déjà les Européens. Mais après son abdication en 1909, le nouveau régime, orchestré par le parti des « Jeunes Turcs », est tout aussi autoritaire, dirigé par trois pachas, Enver, Talat et Djamal, et un nouveau génocide arménien sera perpétré en 1915.
Écrit sur le ton monocorde d’un conteur oriental, ce récit dense, émaillé de noms peu connus, nécessite du lecteur une certaine connaissance de l’histoire de cette partie du monde durant la première partie du XXe siècle.