Nous combattrons l’ombre

JORGE LĂ­dia

Une rĂ©sidence dĂ©corĂ©e par une riche Ă©pouse, un cabinet de psychanalyste donnant sur le Tage, une secrĂ©taire dĂ©vouĂ©e qui consigne rendez-vous payants et rendez-vous gratuits ; et la parole des patients qui offre Ă  l’exploration du psychanalyste l’étang mĂ©lancolique et trouble de leurs fantasmes… Ceux de « la patiente magnifique », surtout, fascinent Osvaldo par leurs complexes rĂ©fĂ©rences marines. Mais la vie s’emballe soudain. Osvaldo est mis Ă  la porte de chez lui. L’imaginaire infiltrant le rĂ©el, les propos oniriques de la patiente favorite pourraient dĂ©noncer un vrai trafic maritime de stupĂ©fiants. Une jeune Noire – prostituĂ©e ? sĂ©questrĂ©e ? – achĂšve de dĂ©structurer le quotidien. Le pire survient.  Le monde intĂ©rieur d’Osvaldo se compose, dĂ©compose, recompose de page en page et la distance que lui procure la psychanalyse ajoute Ă  ces mouvements drĂŽlerie et dĂ©rision. Un temps du moins, celui de la satire ironique d’un milieu. Puis le ton s’amplifie, dĂ©nonce la corruption moderne, l’inertie des pouvoirs et des nantis. AprĂšs Le vent qui siffle dans les grues (NB juin 2004), voici un roman achevĂ©, fort et subtil.