Nageur de rivière

HARRISON Jim

Clive, soixante ans, historien d’art reconnu et ex-peintre abstrait, vient s’occuper de sa mère pendant un mois dans la ferme de son enfance. Submergé par les souvenirs liés aux lieux, à sa jeunesse, à sa vocation d’artiste chère à son père, il apprécie cette pause instrospective et a envie de peindre. Thad, dix-sept ans, élevé dans une ferme proche du lac Michigan, est un nageur passionné. Après une altercation avec un homme violent, il doit s’enfuir pour Chicago à la nage. Là, Emily, jolie et riche héritière, s’entiche de lui. De condition modeste, il constate combien l’argent facilite la vie, s’interroge sur ses désirs contradictoires, son avenir. Ces deux courts romans tracent les portraits d’hommes à une période charnière de leur vie, à la recherche d’une cohérence interne, retrouvée au contact de la nature  comme dans Grand Maître (NB novembre 2012). Celle-ci est omniprésente, appréhendée de manière contemplative par Clive, sensuelle et quasi mystique par Thad. Elle apparaît comme régénérante et spirituellement bienfaisante. Ces tranches de vie décrivent aussi les rapports parents/enfants dans une langue simple et évocatrice, sans jugement ni pesanteur psychologique. Tableaux d’une certaine Amérique, malgré l’aspect rocambolesque de l’aventure aquatique de Thad, elles possèdent sensibilité et émotion.