Moi, Arachné, la tisseuse

BAUSSIER Sylvie

À Hypaepa, petite cité de Lydie, Arachné, orpheline de mère, a très jeune aidé son père, teinturier renommé, à préparer les pourpres les plus éclatants mais son rêve est d’apprendre à tisser. C’est Silène, la mère de sa meilleure amie Livia, qui lui en enseigne l’art. Très vite l’élève dépasse le maître, utilisant, outre le pourpre paternel, le rouge de la garance, le jaune lumineux du pistil de crocus pour créer de superbes tableaux de laine. Hélas, sa notoriété parvient aux oreilles d’Athéna, protectrice des artisans.

Le mythe grec est raconté par l’héroïne, une jeune fille fière de son don qui n’a pas un grand respect pour les dieux de l’Olympe. Liberté, courage et résistance, un parfum d’actualité dans le portrait de cette adolescente qui refuse de se plier aux dictats d’un dieu ayant peu de considération pour les humains, et malheureusement détenteur du pouvoir de l’enfermer dans une carapace d’araignée. Le point de vue inversé par rapport à l’habituel portrait des dieux devient intéressant à commenter. Un texte fluide, facile à lire tout en restant fidèle à la légende. (A.T. et C.B.)